Le père d'Aedan était issu d'une vieille famille de sorciers de sang-pur. Pour cela et comme vous vous en doutez certainement, il était destiné à épouser une jeune femme de même rang, afin de perpétuer la tradition. Toutefois, pour le plus grand malheur de ses proches, tout ne s'était pas déroulé comme prévu... Au lieu de choisir l'une des prétendantes qui lui avaient été présentées, il s'était éprit d'une douce irlandaise... moldue. Bien entendu, cela avait déchaîné les foudres de ses parents, qui avaient menacé de le déshériter mais en vain. Quelques années après leur rencontre, ils s'unissaient, envers et contre tous. Vous pensez peut-être que le jeune homme qu'il était alors était différent des autres, plus tolérant et moins extrémiste ? Cela n'est pas tout à fait faux, mais pas tout à fait vrai non plus. Mais passons...

Neuf mois après leur voyage de noce, leur premier enfant venait au monde. Un petit garçon donc. Sa mère l'avait élevé avec amour en lui inculquant les bonnes manières tandis que son père et les siens s'affairaient à l'initier à la magie, ou du moins à cette époque, à la réveiller en lui. Et pour leur plus grand plaisir, il avait été précoce...

Quand il ne se servait pas de la baguette-jouet qu'on lui avait offert pour son quatrième anniversaire, il passait le plus clair de son temps à jouer avec le Fléreur que lui avait confié la seule de ses tantes sorcières qui l'appréciait un tant soit peu. Ils se voyaient peu souvent mais mine de rien, elle lui avait transmis son amour pour les créatures magiques en tous genres...Sa grand mère avait une étrange influence sur son père et malgré son jeune âge, Aedan avait tout de suite compris qu'elle haïssait celle qui lui avait donné la vie ainsi que tout ce qui appartenait à son " monde ". Toutefois, à cette époque, il ne s'en préoccupait guère : Il était heureux, ceux qu'il aimait le semblaient aussi et c'était tout ce qui lui importait.

Malheureusement, sa vie allait basculer... Il avait 10 ans et était en vacances chez son oncle d'Angleterre lorsqu'un hibou apportant une bien triste nouvelle avait fait son apparition dans le salon de la maison : Sa mère était morte. Morte... Son père avait eu beau y mettre les mots, s'efforçant d'adoucir le message, il s'était effondré, d'autant qu'elle abandonnait également sa petite sœur, née quelques mois seulement avant son décès. Il n'avait pas prononcé un seul mot pendant plusieurs mais il avait fini par trouver le courage d'affronter cette douloureuse épreuve.

Quelques semaines à peine après la disparition de Mme Blackwood, une nouvelle femme était entrée dans sa vie. Il avait immédiatement détesté la façon qu'elle avait de vouloir usurper la place de sa mère au sein de la famille...Il n'aimait ni sa voix, doucereuse à souhait, ni les regards hypocrites qu'elle posait sur lui, ni et encore moins son autorité excessive et déplacée. Toutefois, pour son plus grand déplaisir, elle avait épousé son père, si bien qu'il avait du apprendre à supporter sa présence en permanence.

De son vivant, sa mère, bien que moldue, s'était renseignée sur les différentes écoles de magie qui existaient dans le monde car elle voulait le meilleur pour lui. Son choix s'était porté sur Poudlard et pourtant, ce n'était pas là qu'il avait été envoyé. Aedan était très fier en recevant sa lettre un peu avant ses onze ans mais sa belle-mère l'avait déchirée sous ses yeux, annonçant qu'elle avait " d'autres projets " pour lui. Sa grand-mère lui avait expliqué qu'il aurait la chance d'intégrer un établissement bien plus prestigieux répondant au nom de Durmstrang. Résigné car il savait qu'on ne lui laissait pas le choix, il avait fait ses achats pour la rentrée.

Quand il était arrivé devant les lourdes portes de sa nouvelle école un soir de Septembre, les mots des membres de sa famille résonnaient encore dans sa tête d'enfant : " Ne parle pas de ta mère, à personne ". Bien entendu, il avait demandé pourquoi et la réponse avait été la suivante " Tu ne veux pas que tes petits camarades te posent pleins de questions sur elle, n'est ce pas ? " . Bien loin d'imaginer qu'il était censé avoir honte de celle qui l'avait tant chéri, il avait accepté...

Ses deux premières années s'étaient déroulées sans heurts : Il était un élève brillant qui progressait à vue d'œil. Néanmoins, deux choses chagrinaient sa tutrice : Non seulement il ne fréquentait pas grand monde mais en plus, il ne manifestait de manière évidente aucun des comportements qu'elle appréciait, ni haine, ni vengeance, ni domination, ni fourberie, ni même manipulation. C'est entre autres pourquoi, furieuse de constater qu'elle n'arrivait à rien avec celui qu'elle appelait " le bâtard ", qu'elle avait " accidentellement " dévoilé à toute l'école, évidemment majoritairement remplie de sang-pur, que ses deux parents n'étaient pas des sorciers.

C'est à ce moment que les choses étaient devenues difficiles pour lui. Très vite, il était devenu la cible de moqueries et de coups bas qui auraient eu de quoi le rendre fou. Toutefois et il ignore encore comment, il avait su résister à la tentation de rentrer dans le moule pour se protéger de la méchanceté de ses camarades. Sa sœur avait développé ses capacités magiques très tardivement. Tout le monde pensait qu'elle était une cracmol jusqu'au jour où elle avait fait éclater le vase préféré de leur horrible belle mère. C'était à cette époque que leur père s'était volatilisé dans de mystérieuses circonstances et qu'ils avaient décidé de quitter la maison familiale. Aedan y retournerait quelques années plus tard pour récupérer ce qu'il leur revenait de droit...

Désireux qu'elle échappe à ce qu'il avait vécu, le jeune homme s'était arrangé pour qu'elle soit admise à Poudlard, école fraîchement remise de la grande guerre qui l'avait ébranlée, plutôt qu'à Durmstrang. Le fait qu'elle soit en internat lui avait permis de beaucoup voyager et ainsi d'accumuler bon nombre de savoirs utiles. C'est certainement pour cela qu'on lui avait demandé, bien des années plus tard, de venir enseigner les soins aux créatures magiques aux élèves du château. Et il avait accepté...

1/ Il m'est déjà arrivé de tomber sur des vieilles boîtes poussiéreuses stockées dans des endroits pas très nets par le passé et j'ai appris qu'il valait parfois mieux ne pas tenter le diable en les ouvrant seul. Les conséquences d'une telle imprudence peuvent-être terribles, pour vous comme pour votre entourage C'est pour cela que je choisirai certainement de l'apporter au directeur afin que nous l'étudiions ensemble, même si mon tempérament me pousserait sûrement à préférer découvrir ses mystères par moi même. De véritables trésors se cachent parfois dans des endroits insolites et j'estime qu'il n'y a pas de mal à souhaiter s'en emparer honnêtement, pourvu que cela ne nuise à personne. Je suis ambitieux mais répandre la terreur ne m'intéresse pas : J'ai assez côtoyé des gens qui souhaitaient le faire au cours de mon enfance pour estimer que bannir la mégalomanie et la méchanceté gratuite de ma vie est la meilleure chose à faire. Quant à fuir en courant ou demander à un autre de se charger du sale boulot à ma place, n'y pensez pas : je ne pense pas faire partie de la catégorie des hommes lâches.


2/ Se battre pour le simple plaisir de faire la guerre ne m'intéresse pas. En revanche, j'estime qu'il est normal de défendre ses idéaux. Voldemort était un fou, un fou dont le crâne était bourré d'absurdités et d'idées préconçues. Ses sbires quant à eux, êtres terriblement orgueilleux pour la plupart, estimaient qu'ils valaient mieux que les autres. Foutaises. Ni le maître ni les chiens n'auraient mérité mon respect. Une bonne partie de ma famille paternelle soutenait le Mage Noir et je la haïssais tellement que cette simple raison aurait suffit à me convaincre de ne jamais accepter de rejoindre ses rangs. J'aurai refusé d'adhérer à son point de vue car j'estime que le statut du sang n'a que peu d'importance pour un sorcier : tout ce qui importe, ce sont ses capacités. Il était totalement injuste de priver des citoyens du monde magique de leurs baguettes et de leur rôle dans la société sous prétexte qu'ils étaient nés de parents moldus. Je n'ai pas grandi dans leur monde mais je les estime tout autant que " mes semblables " : après tout, nous ne sommes pas si différents ! Ma mère était l'une des leurs et je peux vous assurer que nulle femme de ma connaissance n'est plus généreuse qu'elle l'était de son vivant. Je me serai donc battu aux côtés du survivant et de ses amis pour restaurer la paix et empêcher le tyran de m'imposer sa dictature. Je n'ai jamais obéis qu'à des gens que je jugeais dignes d'être admirés et je n'allais sûrement pas retourner ma veste pour le satisfaire !